Soutine peintre russe et juif naquit en 1893 à Smilovitchi, un village de Lituanie. D'une fratrie de douze enfants, fils d'un modeste ravaudeur juif, Soutine vécut une enfance misérable, hantée par la violence et la peur des pogroms.

Très jeune, il se voua à la peinture, transgressant en cela un interdit majeur de la Loi juive. Il n'avait d'autre issue que la fuite. Il choisira pour exil Paris, ""ville lumière et liberté". Ce seront les années difficiles et divagantes de Montparnasse qu'il partage avec Modigliani et des compatriotes.

La reconnaissance de son œuvre éclatera en 1922 grâce au collectionneur Barnes. Soutine crée sans relâche: paysages paniques et titubants, portraits aux regards interloqués, corps distordus, boeufs crucifiés... Que nous dit cette œuvre au sein de laquelle on peut décrypter de nombreux signes bibliques? Porteuse d'effroi pour certains, peinture fantasque et jubilatoire pour d'autres, liturgique pour Elie Faure qui loue en elle " le lyrisme de la matière", la pulsation religieuse qui conduit à la méditation.

Et Soutine, dans sa recherche désespérée de la juste représentation de son univers intérieur, détruit, lacère, broie ses toiles, "assassinant" ses tableaux avec fureur. Mais il dit aussi "ne pas vouloir se noyer dans son sang." Le rouge Soutine, le sang de l'artiste, la peinture comme un rituel vital qui clame sans concession la liberté inaliénable de l'artiste.

Il meurt en 1943 suite d'un ulcère, de drogues , d'alcool, et de morphine...

Le rouge Soutine

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